Bienvenue sur le blog du forum "A travers les mots... une histoire"


Vous trouverez ici tous les billets écrits par nos membres non-blogueurs lors des partenariats organisés entre le forum et les différentes maisons d'édition. Bonne visite et surtout bonne lecture !

mercredi 24 novembre 2010

Les rapines du Duc de Guise

Série : La guerre des trois Henris
Auteur : Jean d'Aillon
Editions : Le livre de poche (2010)
Nbre de pages : 572

Présentation de l'éditeur :
1585. Après trente ans de guerre civile et le massacre de la Saint-Barthélemy, la France est plus divisée que jamais. Trois Henri se disputent un trône à l'équilibre fragile. Henri III veut garder sa couronne, mais n'a pas d'héritier. Henri de Navarre, le protestant, tient à faire valoir ses droits, mais Henri de Guise, l'ultra-catholique, refuse de laisser un huguenot régner sur la France. Sous la direction d'Henri de Guise, la Ligue organise un vaste rapinage de l'impôt de la taille, afin de lever une armée catholique. C'est en recherchant l'assassin de son père, contrôleur des tailles, qu'Olivier Hauteville va croiser la route des ligueurs. II rencontre également Cassandre, une jeune protestante qui a bien des raisons de s'intéresser à cette enquête... Le premier volume d'une trilogie consacrée aux guerres de Religion.

Mon avis
Henri de Guise veut prendre le pouvoir et renverser Henri III qui n'a pas d'héritier pour lui succéder. Nicolas Poulain, lieutenant du prévôt de l'Ile de France, et fidèle au roi, va faire tout ce qu'il peut pour contrecarrer les projets de la Ligue d'Henri de Guise.
Au même moment, Fraçois Hauteveille, contrôleur des tailles, est sauvagement abattu chez lui.

C'est un livre dense, qu'il est très difficile de résumer.
C'est le premier tome d'une trilogie et on le sent dès le départ parce que Jean d'Aillon prend tout son temps pour bien installer ses personnages. Il sait les rendre vivants, sympathiques. Ils sont hauts en couleurs avec de fortes personnalités, et ça j'adore !
Jean d'Aillon n'est pas historien mais il nous explique tout avec précision et brio.
Il y a moult personnages dans cette grande fresque et l'on pourrait se perdre facilement mais l'auteur a tellement bien su installer tout le monde que je n'ai eu aucune difficulté pour m'y retrouver ( à noter, au début du livre, un petit listing des personnages pour s'y retrouver).
Il n'y pas pas qu'une seule personne qui se dégage de ce livre et j'ai beaucoup aimé tous les croisements qu'il y a. Olivier Hauteville m'a été aussi sympathique que Nicolas Poulain. Même si j'avoue une toute petite préférence pour le Marquis d'O. J'ai envie d'en savoir plus sur lui ainsi que sur Nicolas Poulain. Car n'oublions pas que, hormis Olivier et Cassandre, tous ces gens ont existé.
Cette histoire de rapine de taille aurait pu être confuse car l'impôt est toujours compliqué et encore plus à cette époque-ci mais Jean d'Aillon nous explique cela d'une façon très claire et cela m'a passionnée.
Cette époque, riche en complots et intrigues, est superbement rendue sous la plume de M. d'Aillon. Je me suis laissée emporter et j'étais vraiment dans l'époque en le lisant: la vie difficile du peuple , la barbarie de la prison et des tortures, grandes intrigues et petits complots pour améliorer son quotidien...
Je conseille ce livre à tous ceux qui aiment l'histoire, les choses bien écrites et les policiers où il y a du suspense.
Il me tarde de lire la suite.

Un grand merci aux Editions Le Livre de Poche pour m'avoir permis de faire cette très belle découverte d'une époque et d'un auteur.

jeudi 18 novembre 2010

Le supplément d'âme (Auras - T1)

Auteur : Jean Laudic
Editions : Viatao (2010)
Nbre de pages : 446

Présentation de l'éditeur :
Mère de famille sans histoires, Isabelle voit sa vie basculer lorsque sa sœur Marianne, médecin en quête de thérapies nouvelles, lui propose une régression dans ses vies passées.
Qui est ce Miguel de Gainza, surgi d'un palais andalou pour leur lancer cet étrange avertissement : « Vous faites fausse route, ce monde n'est pas celui que vous croyez... Vous nous mettez tous en danger... » ?
La quête de la vérité entraînera les deux femmes à travers l'Espagne, sur les traces d'un complot où se joue l'avenir de l'humanité.
Et si l'Église s'était trompée sur la nature de l'âme ?

Mon avis :

J'ai vraiment beaucoup aimé cette nouvelle trilogie. Je ne connaissais pas l'auteur et je peux dire qu'il a une belle plume. Ses mots sont simples. Cependant, j'avoue avoir eu un peu de mal pour comprendre la différence entre les Auras, les Ames et les Diamants. Mais, ça ne m'a pas empêchée d'apprécier la lecture de ce livre qui pour moi, n'est pas à mon avis un thriller ésotérique, de même qu'un thriller tout court. Auras est plus un livre de suspense.

J'ai adoré me retrouver en Espagne, dans les rues de Séville. Voir des phrases en espagnol avec la traduction en bas de page m'a rappeler les 2 années scolaires où j'ai fait de l'espagnol. Et ça m'a donné presque envie de réapprendre la langue.

Concernant les personnages, j'ai tout simplement adoré le couple Marianne-Agustin qui est un couple tendre. J'espère qu'on les reverra ensemble dans le tome 2.
Marc, le frère d'Agustin est quant à lui un être antipathique qui n'a pas hésité à faire un carnage dans le couvent de Soeur Inès vers la fin du livre. Ca m'a rendu triste car au début, j'ai détesté Soeur Inès et au fil des pages, j'avais appris à l'aimer.
Luz est un personnage que l'on n'a pas assez vu à mon sens et que j'aurai aimé connaître davantage.

Je pense que vous aurez donc compris que je lirai le tome 2 de cette trilogie et que je l'attends avec impatience. J'espère surtout en savoir un peu plus sur les Auras et les Diamants.

Je remercie les Editions Viatao pour m'avoir fait découvrir le tome 1 de cette nouvelle trilogie.

mercredi 3 novembre 2010

La ronde des innocents

Auteur : Valentin Musso
Editions : Les Nouveaux Auteurs (2010)
Nbre de pages : 384

Présentation de l'éditeur :
Vincent Nimier croyait tout connaître de son frère Raphaël, jusqu'au jour où celui-ci est retrouvé torturé et assassiné sur un sentier des Hautes-Pyrénées. Grâce à une mystérieuse vidéo, il découvre alors que son frère avait une femme et un fils, disparus il y a des années sans laisser la moindre trace. Vincent se lance à leur recherche, mais il ne sait presque rien d'eux pas même leur nom. Une seule certitude : ils sont en danger de mort et les hommes qui ont massacré Raphaël feront tout pour les retrouver avant lui !

Mon avis :
Pour un premier roman, celui-ci est vraiment bien écrit. L'écriture est fluide et rapide à lire. J'ai adoré l'histoire. Elle est peut-être trop simple pour un thriller mais je trouve que c'est ce qui fait le charme de l'histoire.
On fait particulièrement connaissance dans ce roman des personnages de Vincent Nimier, un ancien flic recouverti dans la photographie et Justine Néraudeau, lieutenant de la police judiciaire. Ils vont unir leurs forces dans ce livre.
2 affaires criminelles apparaissent : le meurtre de Raphaël Nimier, le frère de Vincent ainsi que celui de Sébastien Cordero, un lycéen. Ces 2 affaires vont-elles se rejoindre ?
On est tenu en haleine jusqu'à la découverte de la vérité. On ne s'attend pas à certaines choses concernant notamment le jeune Stéphane Laurens. Ce garçon est très mystérieux.
Seul bémol, je suis restée un peu sur ma faim au moment de l'épilogue en ce qui concerne l'avenir de Vincent et Justine. Que sont-ils devenus ? Sur ce point, j'ai l'impression d'avoir raté un chapitre.
J'ai particulièrement apprécié ces deux personnages mais j'ai été très touchée également par le personnage d'Alexandre qui, depuis son enfance, a dû et su préserver son don.
Valentin MUSSO est un bon écrivain car l'histoire de son roman s'emboîte très bien du début à la fin, il ne fait apparaître aucun temps mort. La ronde des innocents est un vrai thriller parce que suspense et rebondissements étaient au rendez-vous. C'est un auteur à suivre et La ronde des innocents est un livre à lire !

Je remercie Les Editions Les Nouveaux Auteurs et le forum "A travers les mots... une histoire" pour cette découverte.

mardi 2 novembre 2010

De sinistre mémoire

Auteur : Jacques Saussey
Editions : Les Nouveaux Auteurs (2010)
Nbre de pages : 392

Présentation de l'éditeur :
Deux jeunes trouvent la mort à Paris, victimes d'un tueur qui leur injecte de l'héroïne pure. Deux SDF subissent également un sort funeste dans les sous-sols de la gare de Lyon. La copie d'une lettre codée ancienne va parvenir à la police, et la mettre sur la trace d'une vieille histoire qui trouve sa source en Bretagne, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le capitaine Daniel Magne et la jeune APJ Lisa Heslin vont tâcher de remonter dans le temps pour démêler l'affaire... mais celui qu'ils traquent est-il le vrai coupable, ou également une victime ?

Mon avis :
C'est un polar qui démarre lentement. L'auteur prend le temps qu'il faut pour mettre l'intrigue et les personnages en place.
Quel est le lien entre les meurtres de jeunes ados par injection d'héroïne et deux SDF sauvagement assassinés?
Daniel Magne va mener l'enquête avec son équipe et c'est une lettre anonyme avec un texte codé qui va les mettre sur la piste et les envoyer jusqu'à Hennebont, petit village au fin fond de la Bretagne.

Les personnages sont attachants, l'enquête menée de main de maître et c'est très très difficile de lâcher ce livre avant la fin.
Les retours en arrière sont très bien écrits, je me suis retrouvée plongée en 1944 ( ah ce chapitre 15 !), totalement imprégnée de l'époque. J'ai adoré découvrir cette machine Enigma et son fonctionement.
Absolument tout ce qui fait un très bon roman policier se trouve dans ce livre et je me suis régalée en le lisant.
Le style est limpide, sans fioriture et ça colle parfaitement à l'ambiance de ce livre.
J'ai aussi aimé le petit questionnement philosophique des policiers, ce n'est pas un travail toujours facile.

Souvent, pendant ma lecture, je me suis dit que ça ferait un super film et je vois bien Olivier Marchal dans le rôle de Daniel Magne!
Je suis assez impatiente de lire de nouvelles aventures de Daniel Magne et Lisa Heslin.

Un grand merci aux Editions Les Nouveaux Auteurs et le forum "A travers les mots... une histoire" pour m'avoir permis cette belle découverte.

jeudi 2 septembre 2010

Cet effrayant besoin de famille

Auteur : Stéphanie Janicot
Editions : Le livre de poche (2007)
Nbre de pages : 183

Présentation de l'éditeur :
Quatre enfants Albaràn, trois mères différentes, trois villes, Paris, Rome, Madrid. Au décès du père, la succession tourne au drame. Dix ans plus tard, la fille cadette, Santa, seule et serveuse de nuit dans un bar des Halles, alors qu'elle rêvait d'une carrière d'actrice et d'une famille nombreuse, tente de lever le voile sur les secrets de sa famille et l'effroyable malentendu qui a gâché sa vie. Pour se perdre ou se trouver enfin. Des Matriochkas à La Constante de Hubble ou Soledad, Stéphanie Janicot explore la galaxie des relations affectives de nos contemporains, le manque et le trop-plein, la difficulté à assumer ses sentiments dans un monde souvent opaque et cruel, parfois absurde et merveilleux.

Mon avis:

Un peu perdue dans les premières pages parce que la généalogie de la famille Albaran est très compliquée, il m'a fallu un moment pour m'y retrouver. Heureusement qu'il y a un arbre généalogique pour avoir certains repères.

Une fois les liens établis entre tous les membres de la famille j'ai pris du plaisir, beaucoup de plaisir à cette lecture.Ce n'était pourtant pas gagné au vu des premières pages...

Santa est seule depuis sa rupture. Elle se sent esseulée quand son neveu Marcantonio l'appelle en pleine nuit. Petit à petit on va découvrir la vie de famille, pas simple du tout, des Albaran. Le patriarche a eu des enfants avec plusieurs femmes. Santa est la plus jeune de ces enfants, celle qui a profité de ce père fantasque le plus longtemps. Depuis le moment où elle a appris qu'elle avait des frères et soeurs elle a essayé de se rapprocher d'eux et de gagner leur amour.
Le besoin constant de Santa de se construire une famille à tout prix avec ses frères et soeur m'a touchée. Voir comment ils se sont servis d'elle pour arriver à leur fin m'a attristée. Santa est très attachante et on se rend compte à quel point le silence et les secrets de famille peuvent être douloureux, quel que soit la façon dont on réagit et le caractère que l'on a c'est source de souffrance.

Je me suis vite attachée à des personnages comme Marcantonio et les enfants dont il s'occupe, à Gianluca, peu présent dans ce roman mais qui m'a marquée.

Le style de Stéphanie Janicot est fluide, elle va droit à l'essentiel en toute simplicité; sans chercher à en faire trop elle dresse des portraits de famille étonnament complexes.J'ai aimé la sensibilité qui se dégage de ces pages.

Une chose est sûre: je vais explorer un peu plus l'univers de Stéphanie Janicot.

Je remercie Le Livre de Poche pour cette jolie découverte grâce à un partenariat organisé avec le forum A travers les mots... une histoire.

jeudi 26 août 2010

Chaos sur Bruges

Auteur : Pieter Aspe
Editions : Le Livre de Poche (2010)
Nbre de pages : 341

Résumé :
Un touriste allemand est trouvé mourant dans une rue de Bruges. Quelques jours plus tard un attentat à la bombe détruit la statue de Guido Gezelle, grand poète flamand.
Ces deux faits sont-ils liés ?
Le commissaire Van In enquête.

Mon avis :

Bruges (Belgique) époque contemporaine
Mon nom est Van In, Pieter Van In. Ainsi se présente le commissaire, comme Bond, à qui il fait référence.
Enchanté, moi c'est Bernard.
Nouveau commissaire, nouvelles habitudes. on change de marque de bière, ici c'est Duvel, chargée la Duvel, faut pas en boire cinquante. Whisky, rhum, cognac, Campari, de quoi occuper les longues soirées d'hiver...D'autres cigarettes et puis du café, du café et encore du café.
Faut bien faire connaissance.
Autre héros ou plutôt héroïne de l'histoire : la ville de Bruges, en hiver, sous la neige et c'est beau Bruges sous la neige.
Van In aime Bruges même s'il est un peu révolté contre les édiles, a des idées sur sa hiérarchie et pratique son métier avec amour, honnêteté et pugnacité, nous le comparerons à cet autre écorché vif qu'est John Rebus de Rankin et sa ville d'Edimburg.
Etonnant personnage que ce bonhomme qui vit seul, divorcé ? Poivrot, dépressif, mal fagoté à la limite de la propreté, aidé dans son combat quotidien contre la violence par un brigadier, Guido Versavel, navigateur à contre courant, cultivé et dévoué, ainsi que la substitut Hannelore Martens, pour cet enquête, super canon sortie d'un magazine de mode dont Van In à les faveurs.
L'enquête piétine, on cherche on investigue, rien, que tchi, faut prendre le taureau par les cornes dans tous les sens du terme. Alors secouons quelques puces, ça fait pas de mal, d'autant que le Bourgmestre a reçu des menaces de mort après l'attentat et que pour les touristes ça fait quand même désordre une statue sur une Mazda (pas la pile, la voiture).
Eurêka ! Un bouquin, Le Chaos, vous savez la théorie ou encore appelé : effet papillon, selon lequel les ailes de papillon remuées en Nouvelle-Zélande entraînerait un raz de marée aux Philippines. C'est le déclic, on fonce, finis la boisson, les clopes, le laisser-aller et tutti quanti, relève le menton mon gars, hop et c'est parti. Plus rien n'arrêtera Van In, un rouleau compresseur je vous dis. Les magouilleurs, les prévaricateurs, les dynamiteurs, les mafiosi et néo-fascistes du groupe Thulé rené n'y résisteront pas.
Van In les confondra, évitera le pire et finira dans les bras de la belle Hannelore avec une promotion à la clé.

C'est de façon guillerette que Aspe a écrit ce bouquin, beaucoup d'humour, un commissaire fantasque et sympathique, bourrés de défauts et d'emmerdements, une écriture propre, facilement lisible avec une intrigue bien ficelée et des surprises tout au long de l'histoire. C'est certain que plus de vigueur ne m'aurait pas déplu, du percutant dans les dialogues, une prose plus colorée, plus bagarreuse. Mais bon, la balade dans Bruges est jolie, les odeurs puissantes, les descriptifs et les effets intéressants.
Un bon moment de lecture.

Je remercie Le Livre de Poche et le forum "A travers les mots... une histoire" de m'avoir permis cette bonne balade dans la ville de Bruges ainsi que la découverte de cet auteur et de son commissaire attachant dans le cadre d'un partenariat.

mardi 24 août 2010

Ce qui a dévoré nos coeurs

Auteur : Louise Erdrich
Editions : Le livre de poche (2010)
Nbre de pages : 343

Présentation :
Chargée de procéder à l'inventaire d'une demeure du New Hampshire, Faye Travers remarque parmi une étonnante collection d'objets indiens du XIXe siècle un tambour rituel très singulier. Émue et troublée cet instrument, elle se prend à l'imaginer doté d'un étrange pouvoir : celui de battre au rythme de la douleur des êtres, comme en écho à la violente passion amoureuse dont il perpétue le souvenir...

Mon avis :
Voilà une lecture qui laisse un drôle de sentiment. J’ai la sensation d’être passée à côté de ce livre…
L’histoire est découpée en 4 parties, mais la 4ème partie est très courte, et fait plutôt office d’épilogue.
Dans la 1ère partie, nous faisons connaissance avec Faye Travers, qui va découvrir et subtiliser un tambour lors d’un inventaire dans la maison d’un défunt. Dès le premier chapitre, je me suis demandé où l’auteur voulait nous emmener. Les relations entre les personnages ne m’ont pas émue. Nous n’avons de toute façon pas le temps de nous y attacher, puisque dans la 2ème partie le narrateur change (au départ, c’est Faye la narratrice). On apprend que Faye a restitué le tambour aux héritiers de l’homme qui l’a fabriqué. Le personnage de Faye s’éclipse dans cette partie pour laisser l’héritier lui raconter l’histoire du tambour. C’est à mon avis cette partie qui est la plus émouvante et la plus passionnante du livre : on y découvre des légendes et des croyances indiennes, la souffrance d’une famille déchirée. Il faut cependant avancer loin dans cette partie pour y découvrir dans quelles conditions le tambour a été construit et le rôle qu’il a joué.
Arrivée à la 3ème partie, me voilà une fois de plus déboussolée car c’est la découverte de nouveaux personnages. Bien sûr, au fil des pages tout vient d’imbriquer, et l’on comprend enfin pleinement le rôle du tambour.
La 4ème partie est une sorte d’épilogue où l’on retrouve Faye Travers. J’avoue ne pas avoir réellement compris cette dernière partie…
Je qualifierais ce livre d’étrange. J’ai vraiment apprécié de découvrir le milieu des amérindiens, mais je n’ai pas vraiment apprécié le forme du livre qui a fait que j’étais souvent perdue. Je me suis demandé ce que venait faire là le personnage de Faye, et c’est justement parce que je n’ai pas compris l’épilogue que je pense être passée à côté de ce livre, passée à côté du message que voulait faire passer Louise Erdrich. Ce livre aurait gagné en qualité en supprimant la 1ère et la 4ème partie…
Il n’en reste pas moins que l’écriture est poétique et agréable. Je vous livre deux extraits :
(Au moment où Faye trouve le tambour) : « Je ne suis pas une sentimentale et je ne crois pas que les vieux objets recèlent la vie des gens. Comment le pourrais-je ? Je vois les objets les plus intimes passer dans d’autres mains, indifférents à l’amour qu’on leur portait. Certains pensent que les objets absorbent une part de l’essence de leur propriétaire. Je ne me mêle pas de ça. Pourtant, au moment où je m’approche du tambour, je jurerais qu’il résonne. Une note profonde, grave et sonore. Je me fige, les yeux rivés dessus. Je l’entends, je sais que je l’entends, et pourtant ce n’est pas le cas de Sarah Tatro. » (pp.55-56)

« Ce tambour était puissant. On venait le trouver. Ce tambour était si bon qu’il guérissait les gens de toutes sortes de maux. Parce que notre famille était la gardienne de ce tambour, on venait à nous. Nous, tous ceux qui vivaient au voisinage du tambour et rêvaient ces chants ou l’aidaient d’une façon ou d’une autre – le réparaient, lui offraient des cadeaux ou même aidaient les personnes qui venaient le voir – nous sommes devenus forts. C’est à cela que sert le tambour – il rassemble les gens et les soutient. Il s’occupe d’eux. Mais comme dans le cas d’une personne, les choses peuvent tourner mal en dépit des soins les plus attentifs. Et ce tambour avait son histoire et son chagrin propres. » (pp.228-229)

Cette lecture m’a permis d’aborder un thème qui m’était totalement inconnu et je remercie le forum "A travers les mots... une histoire" et les éditions Le Livre de Poche de m’avoir permis de le découvrir.
Je ne dirais donc pas que je n’ai pas aimé cette lecture, mais elle m’a laissé un drôle de sentiment.

jeudi 15 juillet 2010

Petit Mao - Jacques Baudouin



Edition : JC Lattès ( 2010)
Nbre de pages : 250

Présentation de l'éditeur :
"He Zizhen me mit au monde en novembre 1932. Année du Singe. Les astrologues prétendaient jadis que les hommes-singes sont d'aimables vivants, insouciants et agiles. Tout le contraire de moi. Je suis né à Tingzhou, dans l'ouest du Fujian, petite ville presque tropicale au bord d'un fleuve boueux. Le parti communiste y avait relégué mon père Mao pour des motifs que je parvins à élucider plus tard. En me découvrant, eut-il ce sourire que l'on voit sur ses portraits qui ont envahi nos villes jusqu'à l'écoeurement ? J'en doute. On m'appela Mao Xiao, Petit Mao." Fondé sur une connaissance approfondie de l'histoire chinoise, servi par une écriture inspirée, Petit Mao réussit à faire entendre la voix d'un enfant puis d'un homme confronté au mystère de son identité et à l'absurdité de la vie.

Source jacquette et présentation : amazon.fr

Mon avis :
Je remercie tout d'abord Belledenuit de m'avoir prêté ce livre par le biais du forum du Club des Rats de Biblionet.
J'ai trouvé le roman de Jacques BAUDOUIN très beau. Mais, je me pose une question (peut-être bête ) Petit Mao a-t-il vraiment existé et si oui, vit-il encore aujourd'hui ?
Quand Petit Mao découvre par son père adoptif, Wang Yi, qu'il est le fils de Mao Zedong et toute son histoire, son seul souhait est de rencontrer ses parents biologiques. Ca sera très dur pour lui car son père devient très vite l'homme que l'on connaît avec les atrocités qu'il a fait subir à des millions de chinois. Je pense particulièrement à la fin du livre et ce que Wang Yi a subi et qui a entraîné sa mort, c'était horrible
Mao Xiao est le nom donné à Petit Mao par la femme qu'il a aimé, Lai Shu-Yang.

Encore merci Belledenuit pour m'avoir fait découvrir ce livre qui restera longtemps dans ma mémoire.

mercredi 7 juillet 2010

Un jour avant Pâques - Zoyâ Pirzâd

Edition : Le livre de poche (2010)
Nbre de pages : 147

Présentation de l'éditeur :
Au bord de la mer Caspienne, un jeune garçon découvre les jeux de l'enfance avec son amie Tahereh. Lui est arménien. Elle, fille du concierge musulman de l'école. Ainsi se côtoient chrétiens et musulmans, dans la petite communauté arménienne, entre l'église, l'école et le cimetière. Pâques, c'est la fête des oeufs peints, des pâtisseries à la fleur d'oranger. C'est aussi l'occasion d'allers et retours entre passé et présent, entre Téhéran et le village natal. Avec un art consommé du détail, Zoyâ Pirzâd décrit cette vie iranienne au cosmopolitisme encore vivace, tout en équilibres subtils, qu'on a déjà pu apprécier dans On s'y fera ou dans Comme tous les après-midi...

Mon avis :
Ce petit livre très court est découpé en trois chapitres. On est rapidement plongé dans l'ambiance de la vie iranienne où l'on rencontre Edmond et son amie Tahereh. Leur amitié est un bel exemple de tolérance et montre que les religions pourraient co-exister sans haine. Ce premier chapitre est très prometteur, il dure 60 pages.
La première page du deuxième chapitre m'a déconcertée car j'avais oublié ce que disait la 4ème de couverture, à savoir que l'auteur faisait des allers et retours entre le passé et le présent. J'ai donc dû m'y reprendre à deux fois pour comprendre que c'était toujours Edmond le narrateur, qu'Alenouche était sa fille et Marta sa femme... Après avoir compris ceci, je me suis dit que la suite allait me plaire. Malheureusement j'ai trouvé que les allers-retours entre le passé et le présent étaient trop nombreux et surtout trop confus. L'auteure retourne parfois dans le passé au sein d'un même paragraphe et cela a totalement destabilisé ma lecture. Quant à Tahereh, on ne sait pas ce qu'elle est devenue... La cassure a été trop nette entre le premier et le deuxième chapitre et cela se poursuit ainsi jusqu'à la fin du livre.
Globalement cette lecture fut un peu décevante. Ce livre aurait largement gagné à être un peu plus long car il laisse comme une impression d'inachevé.
Il n'en reste pas moins qu'à côté de tout cela, l'auteure a une écriture très agréable et très fine. Elle a réussi à me transporter rien qu'en faisant allusion aux habitudes culinaires des Iraniens. J'ai eu la sensation de réellement respirer leurs plats, d'autant plus qu'une description en était donnée dans le glossaire à la fin du livre. Ce glossaire est d'ailleurs une très bonne idée.

Ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat entre le forum "A travers les mots... une histoire" et les éditions Le Livre de Poche que je remercie chaleureusement pour m'avoir permis de découvrir cet auteur.

lundi 5 juillet 2010

Travail soigné - Pierre Lemaître

Auteur : Pierre Lemaître
Editions : Le livre de Poche (2010)
Nbre de pages : 408

Présentation:
Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhoeven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre. Et il a raison. D'autres crimes se révèlent, horribles, gratuits... La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la " méthode Verhoeven". Policier atypique, le commandant Verhoeven ne craint pas les affaires hors normes mais celle-ci va le laisser totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindres détail. Jusqu'à la vie même de Camille qui n'échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l'art...

Mon avis :

Camille Verhoeven est petit par la taille ( 1.45m) mais c'est un grand dans son travail. Il est aussi très heureux en ménage avec sa femme Irène. Ils attendent leur premier enfant.
Un meurtre a lieu à Courbevoie. Un meurtre horrible, deux femmes ont été torturées et massacrées. Verhoeven et son équipe vont vite comprendre qu'ils ont affaire à un tueur en série. Mais il n'est pas tout à fait comme les autres celui-là puisqu'il reproduit des meurtres tirés de romans policiers.
J'ai tout de suite aimé cette écriture, classique, très bien maîtrisée. On est dans l'ambiance immédiatement, on fait connaissance petit à petit avec Camille et son équipe .Les personnages sont bel et bien là, ils sont bien implantés dans leur quotidien qu'on imagine sans peine. Aucuns détails ne nous échappent grâce à la construction bien soignée que l'auteur nous en fait.
Ma lecture est devenue encore plus passionnante quand Camille fait le lien avec les livres. C'est amené d'une façon absolument magnifique, jubilatoire même pour la lectrice que je suis. Pierre Lemaître utilise cela très intelligemment et on découvre au passage des oeuvres de James Ellroy, Bret Easton Ellis, William McIlvaney, Emile Gaboriau, Maj Swohall et Per Walhoo. Cela m'a d'ailleurs donné envie de me plonger dans ces romans.
Nous suivons Camille et son équipe, les pistes se succèdent. Certaines attendues, d'autres non. J'ai eu un petit doute au milieu du livre sur l'identité du tueur et pourtant je me disais " non, ça ne doit pas être ça" tellement les pistes étaient brouillées.
La seconde partie commence à la page 359, c'est dire si l'on a le temps de se poser des questions! Je vais m'abstenir de trop en dévoiler sur cette partie mais jusqu'à la dernière ligne Pierre Lemaître sait nous tenir en haleine.
J'ai adoré ce roman policier d'une grande qualité du début à la fin.
En sous-titre du livre il y a "La trilogie Verhoeven, 1"; j'espère très vite me régaler à nouveau d'une enquête de Camille, commandant de police vraiment pas comme les autres.

Un grand merci aux éditions Le Livre de Poche pour m'avoir permis de découvrir ce livre en partenariat avec le forum A travers les mots... une histoire.

dimanche 4 juillet 2010

De fièvre et de sang - Sire Cédric



Auteur : Sire Cédric
Edition : Le pré aux clercs (2010)
Nbre de pages : 446

Présentation :
Une jeune fille se réveille entièrement nue et entravée sur un matelas couvert de sang. Elle sait qu'elle va mourir, toute tentative de fuite semble inutile. La douleur n'est rien en comparaison de la peur panique qui s'est emparée d'elle... Le commandant Vauvert mène l'enquête en compagnie d'une profileuse albinos, Eva Sviirta. Personnage excentrique et hors norme, Eva a un véritable sixième sens qui fait d'elle une redoutable traqueuse de l'ombre. Ensemble, ils vont tenter de remonter la piste d'un tueur en série qu'ils croyaient mort et qui a pour habitude de vider entièrement ses victimes de leur sang. S'agit-il d'une réincarnation, d'un spectre, d'un homme, d'une femme, d'une créature d'un autre monde ? Suspense, angoisse, horreur, sensations étranges, crises de démence, folie meurtrière, rite satanique... Un thriller oppressant qui entraîne ses lecteurs au-delà de la raison.

(Source jacquette et présentation : amazon.fr)

Mon avis :
Dès les premières lignes j'ai été entraînée dans ce thriller vraiment fabuleux. On suit Eloïse Lombard, kidnappée, qui fait tout pour échapper à ses ravisseurs. Va-t-elle réussir?
Ce que je peux vous dire c'est que dès le départ on est dans l'action, et que le rythme ne baisse que rarement. Plus j'avançais et plus j'avais envie de savoir, donc impossible de le lâcher.
C'est un livre où il y a beaucoup, beaucoup, vraiment beaucoup de sang mais ce qui fait l'intérêt de ce livre ( le sang étant bien entendu une base dans ce genre), c'est la construction des personnages et de l'intrigue. Les inspecteurs Eva Svarta et Alexandre Vauvert sont atypiques, ils ont des zones d'ombre et un physique qui interpelle. Ils sont bien fouillés, sont sympathiques. Je me suis aussi attachée à certaines victimes qui sont aussi très bien décrites. L'intrigue monte en puissance d'une belle façon. Je ne veux pas trop parler de l'intrigue pour ne pas trop en dévoiler mais il est question de dieux, de vampires, et j'ai particulièrement apprécié la théorie de la Comtesse de Bathory.
L'écriture est très accrocheuse, très bien rythmée, certains chapitres ne font qu'une demie page et on a toujours envie d'en savoir un peu plus.
Malgré tout j'ai moins apprécié la fin. C'était trop.Ca s'essoufle un peu sur les cinquante dernières pages, c'est dommage.
J'ai quand même frissonné comme au temps des meilleurs Stephen King. Ce livre est à lire :pour ceux qui aiment le genre il est , je pense, incontournable, et pour ceux qui veulent le découvrir c'est une bonne entrée en matière.
C'était ma première rencontre avec Cédric Sire mais je vais continuer à le lire.

vendredi 2 juillet 2010

La ferme des Neshov - Anne B. Ragde

Auteur : Anne b Ragde
Editions : Balland (2010)
Nbre de pages : 380


Présentation:
Trois frères que tout sépare se retrouvent dans la ferme familiale à la mort de leur mère. Tous sont confrontés à un moment de leur vie où ils doivent faire un choix important. Tor, l'aîné, doit se décider: poursuivre son élevage de porcs ou laisser sa fille reprendre la ferme et quitter alors sa vie d'assistante vétérinaire à Oslo. Que va devenir la ferme des Neshov? Arriveront-ils à surmonter leur différence pour recréer des liens familiaux mis à rude épreuve depuis si longtemps ?

Mon avis:
Ce second opus commence là où s'était arrêté le premier. Toute la famille Neshov est encore à la ferme mais Torunn, Erlend et Krumme sont sur le départ. C'est un soulagement pour tout le monde mais Torunn est un peu inquiète de laisser son père seul à la ferme. Va-t-il s'en sortir entre l'entretien de la maison, l'élevage des cochons et le père à s'occuper?
Ce volume commence rapidement, nous connaissons les personnages, il n'y a rien à mettre en place et j'ai tout de suite été dedans.Dès les premières lignes tout m'est revenu en mémoire, j'ai retrouvé mes mes amis.
Nous suivons Erlend et Krumme dans leur vie quotidienne à Copenhague, leur vie de couple, leurs petits tracas.
A Oslo, Torunn doit, en plus de s'inquiéter à distance pour son père, supporter le désespoir de sa mère qui se sépare de son mari après 30 ans de vie commune.
Margido et Tor continuent leurs vies à Trondheim. En accord avec Torunn, Margido fait appel à une aide ménagère pour Tor. A la ferme les choses vont cahin-caha jusqu'au jour où Tor est victime d'un accident. Incapable de s'occuper des cochons et immobilisé il devient encore plus invivable.Torunn, qui a besoin d'une pause dans sa vie, va retourner à Trondheim et seconder son père.
En lisant quelques critiques ici et là, j'ai vu que ce second tome avait été, en général, moins apprécié que le premier. Ce n'est pas mon cas puisque j'ai préféré celui-ci. J'ai eu l'impression de retrouver des amis que j'apprécie et de connaître encore mieux leur vie. Tout le monde se reparle enfin et et ils essaient de tisser à nouveau des liens familiaux.
Les descriptions d'Anne B Ragde sont toujours aussi bonnes et alors que j'ai lu ce livre au soleil je vous assure que j'ai ressenti le froid norvégien !
Nous suivons la vie quotidienne de gens simples, sans rien d'extraordinaire et pourtant c'est impossible de s'arracher à cette lecture.
Ce volume se termine sur un suspens intenable et je n'ai qu'une hâte: ouvrir le dernier volet de cette trilogie !

Les dernières lignes :
"Puis elle entendit les porcs. Ils criaient. Ils ne faisaient jamais ça normalement, pas avant d'entendre s'ouvrir la porte de la porcherie. Elle se précipita.Arrivée devant la porte, elle se rendit compte que leurs cris étaient différents, comme s'ils exprimaient une peur panique toute nouvelle, ils criaient comme des possédés, un choeur de voix porcines. Elle poussa violemment la porte d'entrée, traversa d'un bond la buanderie sans enfiler sa combinaison, ouvrit la porte qui donnait sur les bêtes et alluma les néons."

mercredi 16 juin 2010

No et moi - Delphine de Vigan

Auteur : Delphine de Vigan
Editions : JC Lattès (2007)
Nbre de page : 285

Présentation de l'éditeur :
Lou Bertignac a 13 ans, un QI de 160 et des questions plein la tête. Les yeux grand ouverts, elle observe les gens, collectionne les mots, se livre à des expériences domestiques et dévore les encyclopédies.
Enfant unique d’une famille en déséquilibre, entre une mère brisée et un père champion de la bonne humeur feinte, dans l’obscurité d’un appartement dont les rideaux restent tirés, Lou invente des théories pour apprivoiser le monde. A la gare d’Austerlitz, elle rencontre No, une jeune fille SDF à peine plus âgée qu’elle.
No, son visage fatigué, ses vêtements sales, son silence. No, privée d’amour, rebelle, sauvage.
No dont l’errance et la solitude questionnent le monde.
Des hommes et des femmes dorment dans la rue, font la queue pour un repas chaud, marchent pour ne pas mourir de froid. « Les choses sont ce qu’elles sont ». Voilà ce dont il faudrait se contenter pour expliquer la violence qui nous entoure. Ce qu’il faudrait admettre. Mais Lou voudrait que les choses soient autrement. Que la terre change de sens, que la réalité ressemble aux affiches du métro, que chacun trouve sa place. Alors elle décide de sauver No, de lui donner un toit, une famille, se lance dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. Envers et contre tous.

Roman d’apprentissage, No et moi est un rêve d’adolescence soumis à l’épreuve du réel. Un regard d’enfant précoce, naïf et lucide, posé sur la misère du monde. Un regard de petite fille grandie trop vite, sombre et fantaisiste.Un regard sur ce qui nous porte et ce qui nous manque, à jamais.


Mon avis :
Voilà un roman que j'ai lu en quelques heures à peine.
Lou Bertignac, adolescente surdouée se prend d'amitié pour No, une jeune fille SDF. Alors oui, cette histoire est émouvante de par le fond. Elle nous montre bien à quel point il est difficile de tirer quelqu'un d'affaire malgré la meilleure volonté du monde. Certaines blessures sont trop ancrées au fond des êtres pour qu'ils puissent reprendre le cours de leur vie normalement. Oui, j'ai été touchée par la douleur de cette maman qui va reprendre le dessus tout doucement grâce à la présence de No.
Mais j'ai été légèrement déçue par la forme. J'ai eu la sensation que cette histoire s'est déroulée trop vite. J'aurais aimé que les liens entre Lou et No mettent plus de temps à se tisser. J'aurais aimé que l'auteure nous parle un peu plus des sentiments qui se sont noués entre Lou et Lucas. Pour moi, tout est allé trop vite dans ce livre.
La fin est assez bouleversante et je l'ai interprétée de deux manières différentes, un peu comme la fin du film Le grand bleu où Jacques Mayol "part" rejoindre les dauphins dans les profondeurs de l'océan. Une belle fin pour lui, une triste fin pour ceux qui restent...
En conclusion, No et moi est un livre qui ne laisse pas indifférent, qui dérange et qui m'a laissé un sentiment de malaise, ce qui est certainement voulu par l'auteure. A lire certes, mais pas en période de coup de blues !

Extrait : "Je ne vais plus à la gare, je traîne un peu sur le boulevard Richard-Lenoir, c'est un endroit où il y a beaucoup de sans-abri, sur le terre-plein central, autour des jardins et dans les squares, ils sont en groupe, chargés de sacs, de chiens, de duvets, ils se réunissent autour des bancs, ils discutent, boivent des canettes, parfois ils rigolent, ils sont gais, parfois ils se disputent. Souvent il y a des filles avec eux, jeunes, elles ont des cheveux sales, des vieilles chaussures et tout. Je les observe de loin, leurs visages abîmés, leurs mains écorchées, leurs vêtements noirs de crasse, leurs rires édentés. Je les regarde avec cette honte sur moi, poisseuse, cette honte d'être du bon côté. Je les regarde avec cette peur que No soit devenue comme eux. A cause de moi." (Edition JC Lattès, pp 89-90)

lundi 14 juin 2010

La terre des mensonges - Anne B. Radge

Auteur : Anne B. Radge
Editions : Balland (2009)
Nbre de pages : 380

Présentation :
Après la mort de leur mère, trois frères que tout sépare se retrouvent dans la ferme familiale. Tor, l'aîné, se consacre à l'élevage de porcs, Margido dirige une entreprise de pompes funèbres, et Erlend est décorateur de vitrines à Copenhague. Les retrouvailles s'annoncent mouvementées : la tension atteint son paroxysme lorsque la question de l'héritage amène le père de famille à révéler un terrible secret.

Mon avis:
On fait successivement connaissance avec chacun des frères, le livre met du temps à prendre son rythme.
On fait d'abord connaissance avec Margido, entrepreneur de pompes funèbres. Ce premier chapitre est plus que réaliste et je l'ai trouvé assez dur à lire. On suit Margido alors qu'il s'occupe d'un adolescent qui s'est suicidé. Dans le second chapitre nous faisons connaissance avec Erlend, le plus jeune des trois frères, homosexuel, rejeté par sa mère, qui est parti vivre à Copenhague et qui n'a pas revu ses frères depuis vingt ans.
Vient ensuite la découverte de Tor, celui qui resté à la ferme et qui s'occupe des cochons. Bien qu'il ait plus de 55 ans, quand sa mère tombe malade le pauvre est complètement désemparé.
L'agonie et la mort de leur mère va permettre à ces trois frères de se retrouver, eux qui ne s'étaient pas revu depuis de longues années. Bien qu'ils soient tous très différents, ils sont tous les trois d'une grande sensibilité, renfermés sur leurs secrets et leur honte.Il faut dire qu'ils n'ont pas eu une vie facile.
J'aime quand les personnages sont aussi bien implantés. Il y a une vraie épaisseur, ils sont bourrés d'imperfections, de contradictions, ils sont d'une réalité à faire peur et c'est pour ça que je les ai aimés.
L'atmosphère est aussi très bien rendue, on imagine parfaitement cette vieille ferme misérable au milieu de fjords magnifiques.
Le quatrième de couverture parle d'un secret de famille. Ce secret, qu'on ne découvre que dans les dernières pages est étonnant. Je ne m'attendais vraiment pas à ça, je l'avais d'ailleurs presque oublié ce secret tellement j'étais prise dans la vie quotidienne de ce petit monde.
J'ai passé un excellent moment et je vais très rapidement me plonger dans le second volet de cette trilogie ( en passant le dernier volume vient de paraître).

Sur ma peau - Gillian Flynn

Auteur : Gillian Flynn
Editions :
Calmann-levy (2007)
Nbre de pages : 283 pages

Présentation:
La ville de Wind Gap dans le Missouri est sous le choc: une petite fille a disparu. Déjà l'été dernier, une enfant avait été enlevée. On l'avait retrouvée peu après, étranglée, les dents arrachées...La jeune journaliste Camille Preaker est envoyée sur les lieux pour couvrir l'affaire. Elle a grandi à Wind Gap et elle sera la mieux placée pour enquêter, selon le directeur de son journal.
Mais pour Camille, retourner sur les lieux de son enfance, c'est réveiller des souvenirs douloureux.
Adolescente, incapable de faire face à la folie de sa mère et traumatisée par la mort inexpliquée de sa soeur cadette, Camille a gravé sur sa peau les souffrances qu'elle n'a pu exprimer. Son corps n'est qu'un entrelacs de cicatrices...
Le cadavre de l'enfant disparue est bientôt retrouvé et, très vite, les soupçons de la police se portent sur le frère d'une des fillettes. Il semble le coupable idéal, mais Camille a des doutes.

Mon avis:
Camille est une journaliste de second ordre et travail dans un journal de second ordre également, le Daily Post de Chicago. Son rédacteur en chef l'envoie à Wind Gap, ville natale de Camille, pour couvrir un fait divers d'enlèvements et de meurtres de petites filles.
Camille y va à reculon. Parce qu'à Wind Gap elle va devoir affronter ses vieux démons et sa mère. Au fil des pages on apprend que Camille, en plus de son penchant pour l'alcool, s'automutile depuis l'adolescence et que son corps entier est couvert de mots qu'elle s'est gravé dans la chair depuis toutes ces années. Pas un endroit de son corps n'est épargné.
Rattrapé par ses démons, Camille a du mal de faire avancer son enquête.
Il faut dire que Wind Gap, petite ville du Missouri où la production porcine est la principale activité, est une ville oppressante. Tout doit être impeccable aux yeux des autres mais dès qu'on gratte un peu on se rend vite compte que tout le monde a quelque chose à cacher.
Tout est sombre et glauque, malsain au possible. C'est un roman assez dur psychologiquement. Ce n'est pas le thriller avec effusion de sang et des rebondissements à chaque chapitre mais c'est difficile de le lâcher. On ressent parfaitement le mal-être de Camille et on la sent prête à décrocher à tout moment.
Refaire face à sa mère n'est pas simple pour elle. C'est aussi l'occasion de faire plus ample connaissance avec Amma, sa demie-soeur de 13 ans. Petite filles modèles à la maison, bombes sexuelles et démons à l'extérieur, Camille est déroutée par Amma et ses copines. elle s'interroge et ce qu'elle va découvrir n'est pas joli-joli.
C'est un livre qui monte en puissance au fil des pages. Il est effrayant parce qu'il est vrai. Tout est crédible, plausible. C'est ça qui fait vraiment froid dans le dos.

jeudi 27 mai 2010

L'âme du mal - Maxime Chattam

Auteur : Maxime Chattam
Editions : Pocket (2004)
Nbre de pages : 514 pages

Présentation :
Pas plus que sa jeune assistante, l'inspecteur-profileur Brolin ne pense que les serial killers reviennent d'outre-tombe. Fût-il le monstrueux bourreau de Portland qui étouffait et vitriolait ses victimes avant de les découper avec précision. Mais le bourreau est mort et le carnage se poursuit, identique : un même rituel horrible. Le nouveau tueur agit-il seul ou fait-il partie d'une secte ? Pure sauvagerie ou magie noire ? Brolin a peur. Cette affaire dépasse tout ce qu'on lui a enseigné. S'immerger complètement dans la psychologie d'un monstre, le comprendre afin de le cerner et de prévoir ses crimes, devenir un monstre soi-même, tels sont les moindres risques de son métier. On dit au FBI qu'il s'en faudrait d'un rien pour qu'un bon profiteur aille rejoindre la galerie de ses pires clients. Peut-on impunément prêter son âme au mal ?

Mon avis :
Epoustouflant !
Je connaissais Maxime Chattam de nom uniquement. Et puis parfois, on se méfie un peu des best-sellers... Je me suis tout de même décidée à découvrir cet auteur, et je ne suis pas déçue du tout, au contraire !
Voilà un thriller bien écrit, bien construit qui vous donne des frissons du début à la fin. Les chapitres se terminent presque toujours sur un suspense haletant, il est donc difficile de reposer le livre, d'autant plus que le chapitre suivant est rarement la suite du précédent. L'auteur passe d'un lieu à un autre constamment, il n'y a pas de temps mort et il est réellement difficile de s'arrêter de lire. Les relations entre les personnages sont très bien décrites, leurs sentiments également. J'ai vibré avec Juliette tout au long de l'histoire, je l'ai trouvée particulièrement forte. Quant à sa relation avec Josh, elle se fait tout en douceur. Ces instants de douceur rendent encore plus atroces les crimes commis tout au long du livre. Je me suis retrouvée à mi-chemin entre Michael Connely et Harlan Coben. Mais en toute sincérité, j'ai trouvé ce livre bien mieux écrit qu'un Harlan Coben. Peut-être est-ce dû au fait que je n'ai pas lu une traduction ? Maxime Chattam n'a rien à envier aux maîtres des thrillers américains. Je suis fière que cet auteur soit français !
Le dénouement n'est pas extraordinaire, mais il n'est pas tiré par les cheveux, il est tout à fait plausible. Je vous avoue que j'ai failli verser une petite larme, justement parce que les personnages n'étaient pas caricaturaux et avaient gagné toute ma sympathie.
Je vais donc continuer à découvrir cet auteur, et je pense sincèrement qu'il gagnerait à écrire dans d'autres registres, car l'analyse de ses personnages est vraiment intéressante.
A lire de toute urgence !

lundi 24 mai 2010

La librairie des ombres - Mikkel Birkegaard

Auteur : Mikkel Birkegaard
Editions : Fleuve Noir (février 2010)
Nbre de pages : 450 pages.

Présentation :
Nichée au coeur de Copenhague se trouve une vieille librairie au nom italien: Libri di Luca. Son propriétaire, Luca Campelli, vient de mourir de manière très abrupte et pour le moins... étrange. C'est Jon, son fils, avec qui il a rompu tout contact depuis 20 ans, qui hérite du magasin. Entraîné malgré lui dans l'histoire familiale, Jon découvre bientôt que cette librairie renferme un secret fabuleux. Son père était en fait à la tête d'une société de "lettore", des personnes dotées d'un pouvoir exceptionnel leur permettant d'influencer la lecture des autres, de créer des mondes merveilleux, de donner naissance à des histoires extraordinaires... mais aussi de manipuler jusqu'au meurtre. Plus Jon avance dans ses recherches, plus il se persuade que la mort de son père n'a rien de naturel. Dissimule-t-elle une lutte de pouvoirs au sein de cette société secrète? Y a-t-il un traître parmi ses membres? Quelqu'un cherche-t-il à s'emparer de leur don incroyable? Afin de rassembler les morceaux épars de son passé et retrouver les assassins de son père, Jon se lance dans une quête acharnée qui va se révéler risquée... Et si Luca l'avait volontairement écarté de cette société aussi mystérieuse qu'inquiétante, où les livres ont le pouvoir de changer le cours de la vie ?

Mon avis :
Comment ne pas être attirée par cette couverture, ce titre accrocheur et le résumé de l'histoire ? Ce livre avait tout pour plaire et devenir un incontournable. Le début est très prometteur, on se dit même que les critiques ont été un peu dures avec l'auteur. Puis j'ai commencé à avoir une drôle de sensation : je n'avais pas la sensation de lire un livre pour adultes. J'avais l'impression de me retrouver dans un livre de jeunesse, mais sans y retrouver la qualité. On se croirait à la fois dans Coeur d'encre ou L'ombre du vent, mais les personnages sont caricaturaux : Jon est avocat, ne s'est jamais soucié de la librairie de son père, mais du jour au lendemain il se fait renvoyer de son cabinet d'avocat et trouve que ça tombe bien car il a une énigme à résoudre... L'intrigue s'essouffle très vite. L'idée de départ était excellente, mais au final l'auteur ne va pas assez loin et l'histoire devient ennuyeuse. La lecture n'est cependant pas désagréable, et elle peut tout à fait convenir pour l'été sur la plage. J'aurais bien aimé trouver que les mauvaises critiques trouvées ici et là n'étaient pas fondées, mais je les ai trouvées malheureusement justifiées. Dommage...