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mercredi 16 juin 2010

No et moi - Delphine de Vigan

Auteur : Delphine de Vigan
Editions : JC Lattès (2007)
Nbre de page : 285

Présentation de l'éditeur :
Lou Bertignac a 13 ans, un QI de 160 et des questions plein la tête. Les yeux grand ouverts, elle observe les gens, collectionne les mots, se livre à des expériences domestiques et dévore les encyclopédies.
Enfant unique d’une famille en déséquilibre, entre une mère brisée et un père champion de la bonne humeur feinte, dans l’obscurité d’un appartement dont les rideaux restent tirés, Lou invente des théories pour apprivoiser le monde. A la gare d’Austerlitz, elle rencontre No, une jeune fille SDF à peine plus âgée qu’elle.
No, son visage fatigué, ses vêtements sales, son silence. No, privée d’amour, rebelle, sauvage.
No dont l’errance et la solitude questionnent le monde.
Des hommes et des femmes dorment dans la rue, font la queue pour un repas chaud, marchent pour ne pas mourir de froid. « Les choses sont ce qu’elles sont ». Voilà ce dont il faudrait se contenter pour expliquer la violence qui nous entoure. Ce qu’il faudrait admettre. Mais Lou voudrait que les choses soient autrement. Que la terre change de sens, que la réalité ressemble aux affiches du métro, que chacun trouve sa place. Alors elle décide de sauver No, de lui donner un toit, une famille, se lance dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. Envers et contre tous.

Roman d’apprentissage, No et moi est un rêve d’adolescence soumis à l’épreuve du réel. Un regard d’enfant précoce, naïf et lucide, posé sur la misère du monde. Un regard de petite fille grandie trop vite, sombre et fantaisiste.Un regard sur ce qui nous porte et ce qui nous manque, à jamais.


Mon avis :
Voilà un roman que j'ai lu en quelques heures à peine.
Lou Bertignac, adolescente surdouée se prend d'amitié pour No, une jeune fille SDF. Alors oui, cette histoire est émouvante de par le fond. Elle nous montre bien à quel point il est difficile de tirer quelqu'un d'affaire malgré la meilleure volonté du monde. Certaines blessures sont trop ancrées au fond des êtres pour qu'ils puissent reprendre le cours de leur vie normalement. Oui, j'ai été touchée par la douleur de cette maman qui va reprendre le dessus tout doucement grâce à la présence de No.
Mais j'ai été légèrement déçue par la forme. J'ai eu la sensation que cette histoire s'est déroulée trop vite. J'aurais aimé que les liens entre Lou et No mettent plus de temps à se tisser. J'aurais aimé que l'auteure nous parle un peu plus des sentiments qui se sont noués entre Lou et Lucas. Pour moi, tout est allé trop vite dans ce livre.
La fin est assez bouleversante et je l'ai interprétée de deux manières différentes, un peu comme la fin du film Le grand bleu où Jacques Mayol "part" rejoindre les dauphins dans les profondeurs de l'océan. Une belle fin pour lui, une triste fin pour ceux qui restent...
En conclusion, No et moi est un livre qui ne laisse pas indifférent, qui dérange et qui m'a laissé un sentiment de malaise, ce qui est certainement voulu par l'auteure. A lire certes, mais pas en période de coup de blues !

Extrait : "Je ne vais plus à la gare, je traîne un peu sur le boulevard Richard-Lenoir, c'est un endroit où il y a beaucoup de sans-abri, sur le terre-plein central, autour des jardins et dans les squares, ils sont en groupe, chargés de sacs, de chiens, de duvets, ils se réunissent autour des bancs, ils discutent, boivent des canettes, parfois ils rigolent, ils sont gais, parfois ils se disputent. Souvent il y a des filles avec eux, jeunes, elles ont des cheveux sales, des vieilles chaussures et tout. Je les observe de loin, leurs visages abîmés, leurs mains écorchées, leurs vêtements noirs de crasse, leurs rires édentés. Je les regarde avec cette honte sur moi, poisseuse, cette honte d'être du bon côté. Je les regarde avec cette peur que No soit devenue comme eux. A cause de moi." (Edition JC Lattès, pp 89-90)

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