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jeudi 26 août 2010

Chaos sur Bruges

Auteur : Pieter Aspe
Editions : Le Livre de Poche (2010)
Nbre de pages : 341

Résumé :
Un touriste allemand est trouvé mourant dans une rue de Bruges. Quelques jours plus tard un attentat à la bombe détruit la statue de Guido Gezelle, grand poète flamand.
Ces deux faits sont-ils liés ?
Le commissaire Van In enquête.

Mon avis :

Bruges (Belgique) époque contemporaine
Mon nom est Van In, Pieter Van In. Ainsi se présente le commissaire, comme Bond, à qui il fait référence.
Enchanté, moi c'est Bernard.
Nouveau commissaire, nouvelles habitudes. on change de marque de bière, ici c'est Duvel, chargée la Duvel, faut pas en boire cinquante. Whisky, rhum, cognac, Campari, de quoi occuper les longues soirées d'hiver...D'autres cigarettes et puis du café, du café et encore du café.
Faut bien faire connaissance.
Autre héros ou plutôt héroïne de l'histoire : la ville de Bruges, en hiver, sous la neige et c'est beau Bruges sous la neige.
Van In aime Bruges même s'il est un peu révolté contre les édiles, a des idées sur sa hiérarchie et pratique son métier avec amour, honnêteté et pugnacité, nous le comparerons à cet autre écorché vif qu'est John Rebus de Rankin et sa ville d'Edimburg.
Etonnant personnage que ce bonhomme qui vit seul, divorcé ? Poivrot, dépressif, mal fagoté à la limite de la propreté, aidé dans son combat quotidien contre la violence par un brigadier, Guido Versavel, navigateur à contre courant, cultivé et dévoué, ainsi que la substitut Hannelore Martens, pour cet enquête, super canon sortie d'un magazine de mode dont Van In à les faveurs.
L'enquête piétine, on cherche on investigue, rien, que tchi, faut prendre le taureau par les cornes dans tous les sens du terme. Alors secouons quelques puces, ça fait pas de mal, d'autant que le Bourgmestre a reçu des menaces de mort après l'attentat et que pour les touristes ça fait quand même désordre une statue sur une Mazda (pas la pile, la voiture).
Eurêka ! Un bouquin, Le Chaos, vous savez la théorie ou encore appelé : effet papillon, selon lequel les ailes de papillon remuées en Nouvelle-Zélande entraînerait un raz de marée aux Philippines. C'est le déclic, on fonce, finis la boisson, les clopes, le laisser-aller et tutti quanti, relève le menton mon gars, hop et c'est parti. Plus rien n'arrêtera Van In, un rouleau compresseur je vous dis. Les magouilleurs, les prévaricateurs, les dynamiteurs, les mafiosi et néo-fascistes du groupe Thulé rené n'y résisteront pas.
Van In les confondra, évitera le pire et finira dans les bras de la belle Hannelore avec une promotion à la clé.

C'est de façon guillerette que Aspe a écrit ce bouquin, beaucoup d'humour, un commissaire fantasque et sympathique, bourrés de défauts et d'emmerdements, une écriture propre, facilement lisible avec une intrigue bien ficelée et des surprises tout au long de l'histoire. C'est certain que plus de vigueur ne m'aurait pas déplu, du percutant dans les dialogues, une prose plus colorée, plus bagarreuse. Mais bon, la balade dans Bruges est jolie, les odeurs puissantes, les descriptifs et les effets intéressants.
Un bon moment de lecture.

Je remercie Le Livre de Poche et le forum "A travers les mots... une histoire" de m'avoir permis cette bonne balade dans la ville de Bruges ainsi que la découverte de cet auteur et de son commissaire attachant dans le cadre d'un partenariat.

mardi 24 août 2010

Ce qui a dévoré nos coeurs

Auteur : Louise Erdrich
Editions : Le livre de poche (2010)
Nbre de pages : 343

Présentation :
Chargée de procéder à l'inventaire d'une demeure du New Hampshire, Faye Travers remarque parmi une étonnante collection d'objets indiens du XIXe siècle un tambour rituel très singulier. Émue et troublée cet instrument, elle se prend à l'imaginer doté d'un étrange pouvoir : celui de battre au rythme de la douleur des êtres, comme en écho à la violente passion amoureuse dont il perpétue le souvenir...

Mon avis :
Voilà une lecture qui laisse un drôle de sentiment. J’ai la sensation d’être passée à côté de ce livre…
L’histoire est découpée en 4 parties, mais la 4ème partie est très courte, et fait plutôt office d’épilogue.
Dans la 1ère partie, nous faisons connaissance avec Faye Travers, qui va découvrir et subtiliser un tambour lors d’un inventaire dans la maison d’un défunt. Dès le premier chapitre, je me suis demandé où l’auteur voulait nous emmener. Les relations entre les personnages ne m’ont pas émue. Nous n’avons de toute façon pas le temps de nous y attacher, puisque dans la 2ème partie le narrateur change (au départ, c’est Faye la narratrice). On apprend que Faye a restitué le tambour aux héritiers de l’homme qui l’a fabriqué. Le personnage de Faye s’éclipse dans cette partie pour laisser l’héritier lui raconter l’histoire du tambour. C’est à mon avis cette partie qui est la plus émouvante et la plus passionnante du livre : on y découvre des légendes et des croyances indiennes, la souffrance d’une famille déchirée. Il faut cependant avancer loin dans cette partie pour y découvrir dans quelles conditions le tambour a été construit et le rôle qu’il a joué.
Arrivée à la 3ème partie, me voilà une fois de plus déboussolée car c’est la découverte de nouveaux personnages. Bien sûr, au fil des pages tout vient d’imbriquer, et l’on comprend enfin pleinement le rôle du tambour.
La 4ème partie est une sorte d’épilogue où l’on retrouve Faye Travers. J’avoue ne pas avoir réellement compris cette dernière partie…
Je qualifierais ce livre d’étrange. J’ai vraiment apprécié de découvrir le milieu des amérindiens, mais je n’ai pas vraiment apprécié le forme du livre qui a fait que j’étais souvent perdue. Je me suis demandé ce que venait faire là le personnage de Faye, et c’est justement parce que je n’ai pas compris l’épilogue que je pense être passée à côté de ce livre, passée à côté du message que voulait faire passer Louise Erdrich. Ce livre aurait gagné en qualité en supprimant la 1ère et la 4ème partie…
Il n’en reste pas moins que l’écriture est poétique et agréable. Je vous livre deux extraits :
(Au moment où Faye trouve le tambour) : « Je ne suis pas une sentimentale et je ne crois pas que les vieux objets recèlent la vie des gens. Comment le pourrais-je ? Je vois les objets les plus intimes passer dans d’autres mains, indifférents à l’amour qu’on leur portait. Certains pensent que les objets absorbent une part de l’essence de leur propriétaire. Je ne me mêle pas de ça. Pourtant, au moment où je m’approche du tambour, je jurerais qu’il résonne. Une note profonde, grave et sonore. Je me fige, les yeux rivés dessus. Je l’entends, je sais que je l’entends, et pourtant ce n’est pas le cas de Sarah Tatro. » (pp.55-56)

« Ce tambour était puissant. On venait le trouver. Ce tambour était si bon qu’il guérissait les gens de toutes sortes de maux. Parce que notre famille était la gardienne de ce tambour, on venait à nous. Nous, tous ceux qui vivaient au voisinage du tambour et rêvaient ces chants ou l’aidaient d’une façon ou d’une autre – le réparaient, lui offraient des cadeaux ou même aidaient les personnes qui venaient le voir – nous sommes devenus forts. C’est à cela que sert le tambour – il rassemble les gens et les soutient. Il s’occupe d’eux. Mais comme dans le cas d’une personne, les choses peuvent tourner mal en dépit des soins les plus attentifs. Et ce tambour avait son histoire et son chagrin propres. » (pp.228-229)

Cette lecture m’a permis d’aborder un thème qui m’était totalement inconnu et je remercie le forum "A travers les mots... une histoire" et les éditions Le Livre de Poche de m’avoir permis de le découvrir.
Je ne dirais donc pas que je n’ai pas aimé cette lecture, mais elle m’a laissé un drôle de sentiment.